Un feu de bois

Comment s’adapter à l’interdiction du chauffage au bois ?

Depuis le début d’année, la question agite beaucoup la presse et les Français et on comprend pourquoi. Ce sont encore 7,4 millions de ménages qui utilisent un chauffage au bois. Le problème ? L’Union Européenne entend renforcer les normes environnementales et lutter contre les systèmes de chauffage polluants notamment le chauffage au bois. Alors où en est-on actuellement ? Qu’est ce qui est prévu à l’avenir pour toutes celles et ceux qui se chauffent au bois ?

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Le chauffage au bois va-t-il être interdit ?

Non, le chauffage au bois ne va pas être interdit en France. Il s’agit avant tout d’une rumeur véhiculée par de nombreux sites web qui n’ont pas pris le temps de vérifier leurs sources. Même si, il faut le reconnaître, la Commission européenne prévoit de limiter les équipements de chauffage au bois les plus polluants. Il n’est pas prévu en l’état d’interdire de se chauffer au bois à partir de 2027.

Une nouvelle réglementation pour le chauffage

Dans le cadre de la Directive européenne Ecodesign (directive 2009/125/CE)¹, l’Union européenne entend favoriser la transition écologique et améliorer la santé des habitants. L’idée est d’encourager l’installation d’équipement de production d’énergie qui soient moins polluants et d’utiliser des énergies respectueuses de l’environnement. La norme a pour ambition de réduire à terme l’impact environnemental des équipements de chauffage les plus polluants.

 

Depuis sa publication, la Directive 2009/125/CE a déjà fait l’objet de plusieurs révisions. Et c’est encore le cas cette année avec la définition d’un calendrier en 2027 d’interdiction des équipements de chauffage les plus polluants. La pollution de l’air et les conséquences sur la santé sont un gros enjeu au sein de l’Union. Et le chauffage au bois, pour les appareils les plus vieux, génère à la fois des particules fines et du monoxyde de carbone. Ce qui n’est pas sans danger, maladies respiratoires, cardiovasculaires, etc.

 

Interdire les équipements de chauffage au bois les plus polluants demeure logique. Et ces dernières années de gros progrès ont été faits sur les équipements de chauffage au bois vendus. Ces derniers sont bien moins polluants et plus efficaces sur un plan énergétique. Ce sont eux que l’Union entend promouvoir au détriment des vieux équipements dans les ménages.

Que dit la norme sur l’interdiction du bois de chauffage ?

Le détail du texte sur l’évolution de la directive 2009/125/CE n’est pas encore connu. Même si dans les grandes lignes les enjeux de la norme demeurent clairs. Si on résume les principaux éléments : 

  • La réduction de la pollution atmosphérique. L’objectif est de diminuer drastiquement la pollution de l’air liée au chauffage au bois. Les zones urbaines sont particulièrement concernées là où la pollution est la plus forte.
  • Des normes environnementales plus strictes. Cela rejoint le point précédent avec la volonté de lutter contre les particules fines et l’émission du monoxyde de carbone.  
  • Des exigences de performance pour les équipements de chauffage. L’interdiction des équipements qui polluent le plus (mise à jour des critères) et ne respecteront pas les nouvelles normes. Des critères de performance énergétique et de rendement définis.

Quels sont les équipements qui seront touchés ?

À la lecture des éléments précédents, on peut en déduire facilement que l’interdiction à venir  va toucher les vieux poêles à bois, les cheminées ouvertes, les inserts et foyers fermés pas aux normes. En somme, tous les équipements qui ne répondront pas aux nouvelles normes environnementales. 

 

Il paraît difficile d’envisager la mise en conformité de tous les foyers français. La norme va surtout toucher les nouveaux équipements mis en vente et inciter les Français à changer pour des systèmes plus performants. Il y a aura potentiellement comme c’est souvent le cas un impact sur la valeur immobilière des biens. Une maison avec un insert ouvert polluant ne sera pas valorisée de la même façon qu’une maison avec un poêle à granulés de dernière génération. 

 

Comme c’est le cas cette année avec l’interdiction des logements avec un DPE G, les particuliers sont de plus en plus sensibles à ces questions et les biens les plus mal équipés auront une valeur moindre sur le marché immobilier. 

Quel avenir pour le chauffage au bois dans l’Union Européenne ?

Normalement, le calendrier d’interdiction des poêles à bois et des équipements de chauffage au bois les plus polluants aurait dû être présenté le 12 février. La Commission européenne a cependant décidé de repousser la publication du calendrier. Un revirement, dont la cause est sans doute les critiques émises par des pays de l’Union pour lesquels le chauffage au bois est encore essentiel. Mais on pense aussi aux enjeux économiques, la filière bois serait déstabilisée dans son ensemble avec une interdiction trop radicale. L’idée est de trouver un juste milieu entre impératif de transition écologique et intérêts économiques.

 

La Commission a donc choisi de temporiser sur ce dossier. En l’état, l’évolution de la norme n’est pas abandonnée, et la lutte contre la pollution de l’air demeure une question prioritaire au sein de l’Union. Nulle doute qu’un calendrier laissant plus de temps aux pays pour s’adapter devrait voir le jour prochainement.

Le bois, un mode de chauffage encore populaire

Prisé pour son côté chaleureux et agréable, le chauffage au bois est encore très apprécié en France. En témoignent les chiffres sur son utilisation en tant que système de chauffage.

 

Selon les statistiques du ministère de la Transition écologique, 25 % des ménages (en métropole) se chauffent au bois. Dans le détail, c’est 42 % des maisons individuelles et 3 % des logements situés dans un immeuble collectif. Loin d’avoir disparu à la faveur du développement de modes de chauffages plus modernes, le chauffage avec du bois demeure largement utilisé dans le pays²

D’autant que pour la moitié des ménages utilisant du bois de chauffage (49 %), selon un sondage Ifop, cela demeure leur principal équipement pour se chauffer³.

 

Concernant l’équipement utilisé, on retrouve dans le détail 2,9 millions d’inserts, 2,8 millions de poêle à bois, presque 900 000 cheminées ouvertes et 670 000 chaudières. Ce qui génère chaque année la consommation d’environ 30 millions de stères de bois, et plus de 2 millions de tonnes de granulés.

Vouloir limiter le chauffage au bois à la vue de tels chiffres est ambitieux, surtout dans des délais trop courts.

Quelles solutions pour se chauffer à l’avenir ?

Même si le chauffage au bois n’est pas interdit en 2027 comme trop de rumeurs l’ont répandu. Il n’empêche l’évolution de la norme sur les énergies et le chauffage au sein de l’Union doit inciter à passer à l’action. Garder un vieil appareil de chauffage, cela représente à la fois un coût, une source de pollution (avec de forts impacts sur la santé) et une potentielle perte de valeur du logement.

 

Il existe aujourd’hui toute une panoplie d’appareils pour chauffer son logement avec de solides performances énergétiques tout en étant très peu polluants. On pense notamment aux pompes à chaleur (PAC) air-air, air-eau ou en géothermie. Des appareils qui peuvent se coupler à des équipements producteurs d’énergie renouvelable (panneaux solaires). Mais vous pouvez continuer à opter pour un poêle à granulés à haute performance, une chaudière biomasse voire un poêle à bûches performant comme on en trouve sur le marché aujourd’hui ?

 

Abandonner sa vieille cheminée a un coût, mais de nombreuses aides existent pour vous permettre de changer d’équipement.

  • MaPrimeRénov’, avec des aides ciblées sur les équipements de chauffage ou sur une rénovation plus globale de votre maison (ou appartement).
  • Les CEE, certificats d’économie d’énergie financent eux aussi le changement d‘équipement de chauffage par un appareil aux normes et plus performant.
  • Les aides des collectivités locales, l’éco prêt à taux zéro, la TVA réduite…

Vers une interdiction du chauffage au bois ?

Le chauffage au bois ne sera pas interdit en 2027, mais les équipements les plus polluants seront progressivement retirés du marché conformément aux nouvelles normes environnementales européennes. L’objectif est de réduire la pollution de l’air en favorisant des systèmes de chauffage plus performants et moins polluants, bien que la mise en place du calendrier d’interdiction ait été retardée face aux enjeux économiques et sociaux. Pour anticiper ces changements, les ménages peuvent opter pour des équipements modernes et bénéficier d’aides financières pour améliorer leur système de chauffage tout en respectant les nouvelles exigences environnementales.

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