Dans un contexte de hausse du coût de l’énergie, la maîtrise de la consommation est devenue incontournable. De nouvelles constructions se distinguent depuis plusieurs années par leur architecture particulière et leurs performances en matière de consommation éclectique, les bâtiments à énergie positive. Explications.
Un bâtiment à énergie positive ou BEPOS est un bâtiment qui réussit la prouesse de produire plus d’énergie électrique et thermique qu’il n’en consomme.
Si le concept de bâtiment à énergie positive a progressivement émergé au cours des années 2000, il a fallu un attendre le décret n° 2016-1821 du 21 décembre 2016 pour avoir une définition officielle. Celle-ci ne concerne que les constructions dont l’Etat est maître d’ouvrage. Toutefois, elle résume bien tous les aspects et les problématiques qui entourent la notion de bâtiment à énergie positive.
“...est considéré à énergie positive dès lors qu'il vise l'atteinte d'un équilibre entre sa consommation d'énergie non renouvelable et sa production d'énergie renouvelable injectée dans le réseau, dont le bilan énergétique est inférieur à un seuil défini par arrêté, qui peut être modulé en fonction de la localisation, des caractéristiques et de l'usage de la construction.”
Décret n° 2016-1821 du 21 décembre 2016
Historiquement, la conception d’un bâtiment à énergie positive de type Bepos rompt avec ce qui se faisait par le passé. L’idéal est désormais un bâtiment produisant de l’énergie renouvelable tout en étant efficace sur le plan de la consommation avec des pertes d’énergie réduites au maximum. Dans les logements à énergie positive, on retrouve généralement des équipements de production d’énergie renouvelable comme des panneaux solaires photovoltaïques, des systèmes géothermiques voire des éoliennes. Ces éléments sont souvent couplés avec un système intelligent de gestion de l’énergie pour renforcer l’efficacité de la production et l’utilisation des ressources par les habitants.
Le BEPOS représente l’avenir de la construction pour permettre une transition durable de nos sociétés. Efficaces d’un point de vue énergétique, disposant d’un impact sur l’environnement faible, les constructions à énergie positive permettent d’imaginer un futur décarboné alliant sobriété et confort de vie.
Une maison à énergie positive est très différente dans sa conception d’une maison traditionnelle. Pour produire plus d’énergie que celle consommée au quotidien par ses habitants, il y a des équipements et des technologies spécifiques à mettre en place.
pour minimiser au maximum les pertes d’énergie. L’étanchéité se doit d’être optimum tout en offrant une bonne circulation de l’air intérieur avec des systèmes de ventilation, type VMC à double-flux.
pour maximiser l’ensoleillement et l’éclairage naturel avec une exposition idoine des pièces de vie. Idem, pour ce qui est de l’inclinaison des toits afin de positionner les panneaux photovoltaïques. On parle de conception bioclimatique pour décrire ce nouveau type de développement urbain où l’architecture est entièrement repensée pour limiter les dépenses d’énergie et maximiser les flux naturels d’énergie. La qualité de l’emplacement initial est aussi très importante.
Que ce soit pour la production d’eau chaude dans le bâtiment ou le chauffage, les équipements doivent s’appuyer sur les énergies renouvelables et consommer très peu. Dans les BEPOS, on retrouve ainsi des pompes à chaleur, des chauffe-eaux solaires et aucun équipement n’employant des énergies fossiles. Le surplus d’énergie produit avec les énergies renouvelables peut aussi être revendu sur le réseau.
L’électroménager doit être choisi pour ses performances (classe énergétique A). Idem pour ce qui est de l’éclairage avec l’utilisation en priorité de Led.
Ce faible impact concerne tout le cycle du matériau, depuis sa production à son recyclage en passant par son utilisation dans la construction. Un système de récolte des eaux de pluie est aussi généralement installé.
Encore rares dans le paysage de la construction ou de la rénovation en France, un bâtiment BEPOS conjugue de multiples avantages. C’est l’opportunité :
Avec un BEPOS, vous produisez l’énergie que vous n’en consommez. C’est là, l’atout numéro 1 du bâtiment ou du logement. Vous devenez autonome sur le plan de la production d’électricité et de chauffage. D’autant que le surplus d’énergie peut-être revendu sur le réseau à des fournisseurs d’énergie, ce qui peut être un revenu complémentaire intéressant.
La valeur d’un bâtiment à énergie positive est intrinsèquement supérieure à un bien traditionnel. Dans un contexte de crise de l’énergie, les acheteurs sont très sensibles à cette question tout comme les locataires. Habiter un BEPOS est la promesse d’avoir une facture d’électricité et de chauffage quasi nulle et donc de ne pas être dépendant des fluctuations des prix de l’énergie.
D’un point de vue global, la multiplication des bâtiments BEPOS permet d’accélérer la transition énergétique du pays et de favoriser le développement des énergies vertes au profit des énergies fossiles. L’impact environnemental d’un logement à énergie positive est intéressant du fait de l’utilisation de matériaux naturels qui émettent peu de CO2.
Si sur le papier le bâtiment à énergie positive est le Graal pour un ménage, une entreprise ou une collectivité, dans les faits, c’est un peu plus complexe à mettre en place. Il n’es pas surprenant qu’on en croise si peu sur le territoire national.
Les inconvénients principaux que l’on peut relever sont les suivants :
Il faut d’abord souligner le manque de constructeurs dans le paysage français capables de réaliser intégralement un BEPOS. Les compétences requises pour une telle structure, les nombreuses technologies et matériaux à maîtriser, la complexité de l’opération encore plus s’il s’agit de transformer une maison en bâtiment à énergie positive, font que peu de sociétés sont positionnées sur ce créneau. Parallèlement, il est obligatoire d’avoir recours à un architecte pour réaliser une maison à énergie positive, autant pour de la construction neuve que dans le cadre d’une rénovation.
Un deuxième point négatif est assurément le coût d’une telle construction. Le bâtiment à énergie positive, du fait des techniques avancées employées et des matériaux performants coûte plus cher. On estime que le prix de la construction d’une maison à énergie positive par rapport à une maison traditionnelle est supérieur de l’ordre de 10 à 20 %. Une hausse conséquente pouvant rebuter les ménages les moins aisés.
L’importance de l’emplacement n’est pas non plus à négliger. Pour générer plus d’énergie que le bâtiment n’en consomme, une bonne situation est essentielle. Créer un logement de type BEPOS requiert une localisation géographique adéquate notamment pour ce qui est de l’orientation au soleil.
Moins de liberté dans l’architecture ou différents éléments de la maison, c’est également le prix à payer pour générer de l’énergie. Les contraintes réglementaires et techniques sont fortes avec un BEPOS. On pense par exemple à l’orientation des panneaux solaires, à l’inclinaison de la toiture. La liberté est moindre pour des raisons techniques au détriment du design.
Les Bâtiments à énergie positive (BEPOS) représentent l’avenir en matière de construction. Ils sont la promesse d’un futur décarboné avec des logements dont la consommation est quasi nulle. Un avenir prometteur certes, mais avec des contraintes techniques importantes et qui nécessite de développer une nouvelle culture dans la construction.
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