Les actus rénovation du mois de Novembre 2024

Tour d’horizon sur ce que l’actualité a réservé au secteur de la rénovation et du logement dans le pays ces dernières semaines.

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Table des matières

Un zoom sur un DPE

Fraude massive sur les DPE

Depuis que le DPE a été mis en place pour évaluer les performances énergétiques des logements, les critiques ne manquent pas. Plutôt que d’étudier les erreurs dans les DPE et les DPE mensongers, start-up KRNO a conduit une étude mathématique pour déceler les DPE de complaisance sur près de 8 millions de DPE enregistrés par l’Ademe. Des DPE systématiquement surévalués et qui se situent dans la marge d’erreur, environ une demi-lettre ou 50 kWh/m²/an.

La fraude est massive concernant les logements classés F initialement au DPE avant d’être revalorisé en étiquette E. L’explication est somme toute logique. Les habitations avec des DPE F seront bientôt interdites de location en 2028 en tant que passoire thermique. Alors que les logements E sont à l’abri pour encore de nombreuses années. 

 

Un meilleur DPE est aussi synonyme d’une plus grande valeur sur le marché immobilier. On estime en effet, que par rapport à un bien avec de bonnes performances énergétiques, les passoires thermiques subissent une décote de 10 à 20 % de leur prix de vente. 

 

L’impact financier révélé par l’étude est réel. La fraude est évaluée à 21 milliards d’euros. Ce montant correspond à la différence de valeur entre le prix de vente tel qu’il aurait dû être et le prix final, à partir de différentes estimations. 

Historigramme de la distribution des DPE par consommation

Plusieurs solutions ont été proposées pour remédier ou du moins atténuer cette fraude. Les méthodes de calcul pourraient ainsi être affinées et la marge d’erreur plus limitée qu’aujourd’hui. L’autre idée serait de faire systématiquement un “contre-DPE”. Actuellement le DPE pour une vente est fait à l’initiative du vendeur ce qui peut biaiser les résultats en sa faveur. Il serait judicieux que les acheteurs fassent aussi un DPE de leur futur logement. Cela permettrait de limiter les biais commerciaux en faveur des vendeurs.

 

Les outils permettent à l’heure actuelle aux diagnostiqueurs de connaître en temps réel la lettre énergétique du logement et de l’ajuster en changeant les données. Une solution serait de rendre obligatoire la validation par l’Ademe du DPE avant que le diagnostiqueur et le vendeur ne connaissent la lettre énergétique attribuée au logement. Cela pourrait éviter la manipulation des résultats.

Les artisans RGE, des professionnels incontournables dans toute rénovation

Sofinco, filiale du groupe Crédit Agricole, a publié un baromètre consacré aux artisans RGE. Le but, mieux comprendre les enjeux de leur métier et les relations qu’ils entretiennent avec les clients qui font des rénovations. De nombreux éléments intéressants sont soulignés par cette étude notamment que les artisans RGE sont des interlocuteurs centraux dans tout projet de rénovation. Ce ne sont pas seulement des experts techniques, mais de véritables interlocuteurs notamment dans le financement des rénovations et l’obtention des aides.

des artisans RGE consacrent au moins la moitié de leur temps à des travaux de rénovation énergétique.
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En prise chaque jour avec des problématiques de clients qui souhaitent financer leur rénovation, les artisans RGE sont en première loge pour bien comprendre les mécanismes des aides financières. Une large majorité de Français finance en effet sa rénovation via des aides. 3 artisans sur 4 estiment que ce qui freine en premier les projets de rénovation énergétique, c’est bien le coût. 59 % estiment que les aides financières sont difficilement accessibles aux ménages et 64 % que les solutions de financement ne sont pas claires. .

 

Les artisans sont aujourd’hui de véritables intermédiaires entre leurs clients et les dispositifs d’aide à la rénovation. 59 % des artisans RGE sont ainsi capables d’aider leur client dans le montage de leur dossier MaPrimeRénov’. 25 % des artisans souhaiteraient proposer davantage de solutions de financement à leurs clients. 62 % estiment qu’une solution de financement clé en main permettrait de faire accepter les devis plus facilement.

Les nouveaux objectifs du Gouvernement en matière de rénovation

Début novembre, le Gouvernement a présenté sa feuille de route concernant le climat et l’énergie. L’idée est d’apporter les réponses aux questions sur comment réduire les émissions de CO2, réduire la part des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050.

 

L’objectif du Gouvernement est à la fois clair et ambitieux : réduire de 50 % les émissions de CO2 d’ici 2030. Soit une baisse de 5 % par an ! Le ministre actuel de la Transition énergétique estime que ce planning est tenable. Pour atteindre un tel résultat, il est impératif d’améliorer la maîtrise de la sobriété énergétique. 

Comme on le sait, le secteur de l’immobilier émet aujourd’hui 16 % des émissions brutes en France. L’idée du gouvernement est donc d’augmenter fortement les rénovations pour réduire la consommation d’énergie. 400 000 maisons individuelles et 200 000 logements collectifs par an devront être rénovés pour tenir le rythme et baisser les émissions de 62 millions de tonnes en 2022 à 35 millions de tonnes en 2030.



Les chaudières au fioul sont aussi visées par le Gouvernement. 

Il est prévu de remplacer d’ici 2030 au moins 75 % des chaudières au fioul par des chauffages alternatifs. Ce qui correspond à un rythme de remplacement de 300 000 par an

 

Parallèlement, le Gouvernement entend favoriser l’installation de pompes à chaleur dans les habitats collectifs. Aujourd’hui, seulement 2,5 millions de pompes à chaleur sont installées dans les copropriétés. L’objectif est d’atteindre les 9 millions en 2030. Les autorités espèrent un rythme d’installation de 300 000 à 360 000 par an.

Les critères essentiels pour choisir un système de chauffage

Dans cette étude conduite par Airton x YouGov, ont été analysées les envies des Français en matière de système de chauffage et de climatisation. De manière générale, vu le contexte actuel, les ménages privilégient des solutions qui conjuguent le respect de l’environnement et des économies d’énergie. Ils optent aussi en majorité pour des systèmes  associant chauffage et climatisation.

 

59 % des Français privilégient désormais un système combinant chauffage et climatisation. La réversibilité est le 1er critère de choix quand ils recherchent un nouveau logement. Ils 

se détournent des anciens systèmes de chauffage peu performants pour rechercher des équipements permettant un meilleur confort thermique. 38 % pensent d’ailleurs à installer dans leur logement un système double fonction.

 

Au-delà de la réversibilité, c’est surtout la possibilité de réaliser des économies d’énergie qui attire. Pour 53 % des Français, l’aspect économique est déterminant. Un système deux-en-un à l’instar des pompes à chaleur réversible est donc recherché pour ses performances et les économies qu’il procure.

 

L’autre point important à souligner est le recul des cheminées et chaudières classiques. Celles-ci ne séduisent plus que 9 % des Français interrogés. Moins performants et plus polluants, ces méthodes de chauffage plus traditionnelles sont petit à petit délaissées au profit des systèmes de chauffage réversible et deux-en-un. D’ailleurs, seulement 16 % des sondés envisagent de conserver des systèmes de chauffage de type cheminée ou chaudière dans les années à venir.

Ce qu'il faut retenir

Une étude révèle une fraude massive sur les Diagnostics de Performance Énergétique (DPE), touchant près de 21 milliards d’euros de transactions immobilières. Les surclassements concernent surtout les logements initialement classés F, pour éviter leur interdiction de location en 2028. Des solutions comme un “contre-DPE” ou une validation par l’Ademe sont proposées pour réduire ces abus.

Les artisans RGE, essentiels dans les rénovations énergétiques, jouent aussi un rôle central dans l’accès aux aides financières, bien que leur complexité freine de nombreux projets. Enfin, les efforts du Gouvernement visent à accélérer les rénovations et la modernisation des systèmes de chauffage pour répondre aux objectifs climatiques.

Le lancement du Prêt avance rénovation (PAR+), en vigueur depuis le 1er septembre 2024, offre aux ménages modestes un financement à taux zéro pour les travaux de rénovation énergétique, avec un remboursement reporté jusqu’à la vente du bien. Ensuite, le gouvernement envisage d’assouplir le calendrier d’interdiction de location des logements énergivores, initialement prévu de 2025 à 2034, afin de faciliter la mise en conformité pour les propriétaires. Enfin, les députés ont décidé de supprimer une taxe supplémentaire sur l’électricité, estimant qu’elle aurait pesé trop lourdement sur les ménages, surtout les plus modestes, malgré le retour à la normale des prix de l’énergie.

Ces mesures visent à soutenir les ménages dans leurs efforts de transition énergétique tout en limitant l’impact financier sur les foyers les plus vulnérables.

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